Rencontres Lecture

Animatrice : Micheline BAUSSANT

1 fois p/mois -  salle 17 - mardi après-midi 14h à 17h

(Salle 17 - 4 Boulevard Léon-Révillon - en face de la Mairie)

CALENDRIER 2025 :

18 février (auteurs anglais)

25 mars (Stéphane Zweig et d'autres auteurs autrichiens ) 

Rencontre Lecture de janvier 2025

                             LA FAMILLE

Tout le bruit de Guéliz de Ruben Barrouk

Prix lycéen 2024

 

Histoire vraie de la grand-mère de l’auteur

Dans le quartier de Guéliz  à Marrakech, un bruit mystérieux tourmente nuit et jour une vieille dame, Paulette. Sa famille, venue lui rendre visite, mène l’enquête sans succès. Seule Paulette, la grand-mère entend ce bruit étrange car elle est la dernière femme juive à être restée dans le quartier. Elle entend le bruit de tous ceux qui l’ont quitté. Elle est la seule gardienne  des traditions, des pratiques religieuses des morts, du  passé ….

C’est un voyage bouleversant aux racines de la famille, dans les pas de cette grand-mère gardienne du souvenir des défunts et de ces familles qui ont aujourd’hui disparues du Maroc.

 

Un roman émouvant tendre et  même parfois drôle. Belle écriture 

Un secret de Philippe Grimbert

Roman autobiographique

prix Goncourt des lycéens 2004

 

Fils unique, le narrateur s’invente un grand frère plus fort qui le console lors de ses chagrins. Son père, Maxime, fils d’un émigré roumain, est devenu lutteur et gymnaste. Il se marie avec Tania  plongeuse émérite et mannequin. En 1942 ils fuient le danger nazie pour se réfugier en zone libre et rentrent après la libération.

Vers l’âge de 15 ans, le narrateur apprendra "le secret" : Hannah était la première épouse de son père Maxime : ils ont un fils Simon. Robert, le frère d’Hannah est le premier époux de Tania. Hannah découvre fortuitement  que son mari, Maxime est amoureux de Tania.

Quand ils  décident de fuir l’antisémisme pour se réfugier en zone libre, Hannah, lors d’un contrôle de la Gestapo, tend ses véritables papiers d’identité et désigne Simon comme son fils. Hannah et Simon disparaissent (ils seront assassinés le lendemain de leur arrivée à Auschwitz).

Après un long deuil, Maxime se marie avec Tania : le narrateur est conçu peu après…

 

Histoire d’un secret de famille qui a bouleversé la vie de l’auteur et l’a conduit à devenir psychanalyste et écrivain…

La gloire de mon père de Marcel Pagnol

 

"La Gloire de mon père" est le premier tome de la trilogie "Souvenirs d'enfance", un roman autobiographique de Marcel Pagnol.

 

Il y dépeint les vacances extraordinaires de sa famille dans une bastide près d’Aubagne.

Le Père est instituteur, la mère couturière. Ils ont 3 enfants : Marcel, l’ainé âgé de 8 ans, Paul, le cadet âgé de 5 ans et Germaine, encore bébé. Il y a aussi la tante Rose, sœur de la mère, l’oncle Jules, fonctionnaire à la Préfecture et leur bébé .

Marcel écoute toutes les conversations et comme il adore son père, il veut qu’il ait toujours raison jusqu’au jour où le père part à la chasse avec son oncle et que Marcel, malgré l’interdiction, décide d’aider son père...

 

Portrait d’une famille pittoresque représentative de la vie au début du 20ème siècle. Un chef d’œuvre à lire et relire…

Le soleil des Scorta  de Laurent Gaudé

 

Au début du roman  nous sommes en 1875 dans les Pouilles, au sud-Est de l’Italie, dans le village de Montepuccio. Sous un soleil de plomb, Luciano, qui sort de prison, revient dans son village natal pour se venger. Il veut prendre celle qu’il a toujours aimé même l’espace d’une nuit. De cette vengeance va naître Rocco, le premier des Scorta . Au fil des ans, les Scorta vont vivre, aimer, haïr, et périr sous le soleil des Pouilles. 

Les thèmes du roman évoquent tour à tour la passion, la fierté et la misère.

 

Chronique d’une famille italienne de 1870 à nos jours  dans une fresque vivante et lumineuse. Ce sont les drames qui façonnent l’histoire familiale, les grands et les petits secrets. La famille, les valeurs, la notion de clan sont les fils conducteurs de ce roman hors normes.

Au petit bonheur la chance de Aurélie Valognes

 

Lucette, une grand-mère forte  et toujours souriante, accueille son petit-fils Jean âgé de 6 ans, que lui confie sa maman, Marie (la dernière de ses 6 enfants) pour l’été… pour toujours…  

Lucette est une grand-mère pas toujours commode mais  pleine de tendresse pour son  petit-fils qui découvre tous les bonheurs simples qui font le sel de la vie.

 

Un duo improbable et attachant pour une cure de bonne humeur.

Une famille française de Christian Signol

 

Dans ce roman, nous suivons le parcours de trois générations de 1950 à nos jours : Léon et Marie Bastide ont 2 fils : François reprendra la relève de la ferme familiale et Antoine, grâce à la persévérance de sa mère, poursuivra des études et deviendra professeur de français en région parisienne. François agrandira le domaine et d’endettera pour l’exploiter avec les techniques nouvelles. Il aura 2 enfants, Fabrice et Julie. Antoine épousera Mathilde, professeur de Mathématiques et auront aussi 2 enfants, Adrien et Sandra.

 

Tout au long de sa narration, l’auteur mêle à son récit les divers événements nationaux et internationaux. Il écrit une page de l’Histoire de notre pays avec l’avancée spectaculaire accomplie tout au long du XXème siècle jusqu’à la nouvelle génération à "l’ère du numérique" avec ses nouvelles valeurs sociales et ses problèmes d’écologie, une vie tellement différente de celle des années 50. 

Que deviennent les racines familiales du passé ?

Atelier lecture de décembre 2024

Roman ou... sur une femme exceptionnelle

 

Face à la mer, ce film sorti en 2024 raconte l’histoire de Trudy Ederle au destin assez exceptionnel. Cette américaine surmontant préjugés et handicap, avec le soutien moral de sa mère et de sa sœur devint une grande nageuse. Elle remporta sa   première victoire à 13 ans, fut triple médaillé aux jeux olympiques de 1924 et traversa la Manche réalisant ainsi malgré les critiques masculines, un record.

Elle incita les femmes à pratiquer ce sport et donna pendant 40 ans des cours à des enfants sourds.

 

 

 

Dans Le journal d’un amour perdu,  Eric Emmanuel Schmitt narre la vie de sa mère :  cette femme lumineuse qui l’a initié aux arts et au culte de la vie. Ne pas se consoler de son décès serait la trahir. Un bel hommage.

 

 

 Le roman Sophie Trébuchet de Geneviève Dormann, journaliste et femme de lettres évoque le destin de cette femme anticléricale et royaliste qui épousa un capitaine :  Léopold Hugo dont elle eut 3 fils dont Victor Hugo.

Sa vie fut passionnante, déménageant souvent et tombant amoureuse du général de la Hourie proscrit par Napoléon, elle complota avec lui contre le régime. Esprit libre, elle n’obéit pas aux rites sociaux encourageant ses enfants à lire, écrire !

 

 

 

 La Goulue de Maryline Martin. Louise était d’une grande beauté, femme libre, elle devint la reine du French Cancan au moulin rouge et s’imposa dans le milieu mondain avant de tomber en disgrâce et devenir dompteuse de fauves. Elle est immortalisée par Toulouse -Lautrec.

 

 

 

 

 

Jane Austen a écrit un roman épistolaire : Lady Susan, jeune veuve fort jolie qui cherche un riche époux pour sa fille de 16 ans dont la jeunesse commence à lui faire ombrage. Elle envisage elle-même de se remarier tout en vivant sa vie de séductrice et de manipulatrice.

 

 

 

 

 

Génie la folle de Inès Cagnati une femme mutique et désespérée dont l’histoire est évoquée par sa fille Marie, la fillette adore sa mère qui est rejetée, méprisée, exploitée par une société égoïste, ladre, cruelle qui  la condamne, elle et pas son violeur d’avoir eu un enfant hors mariage

 

 

Quelques femmes au destin hors du commun ...

Atelier lecture de novembre 2024

Nous avons découvert avec Les mémoires d’une geisha de Yuki Inoue, l’histoire vraie d’une fillette vendue petite et qui devra tout  rembourser  de  son  éducation  artistique ( forcée) de « dame de compagnie »  (appellation actuelle).  Elle gravit tous les échelons, s’enfuit et ouvre à son tour une maison de geishas. On découvre aussi dans ce livre, la société d’une ville japonaise au cours des deux dernières guerres.

 

 

 

Tant que le café est encore chaud de  Tohikazu Kawaguchi nous emmène dans un fiction étrange.. Dans un café, assis à une certaine table, on peut voyager dans le temps. Quatre femmes vont faire cet émouvant voyage.

 

 

 

La papeterie Tsubaki de Ogawa Itô.  Hatoko a hérité d’une petite papeterie et de la charge d’écrivain public, le lieu devient bientôt un lieu de partage et de réconciliations.

Du même auteur « le restaurant de l’amour retrouvé » une jeune femme durement éprouvée par la vie devient mutique.  Elle va retrouver sa joie de vivre dans le soin, l’amour qu’elle met à cuisiner pour autrui. Élaborer un repas devient, et dans le choix des ingrédients et dans la réalisation des plats un véritable rite qui demande amour et renoncement de soi.

 

 

 

Le grondement de la montagne  de Yasincha Kawabata. Le héros « vieillard » de 61 ans raconte ses méditations. Il peut ainsi évoquer un passé parsemé d’échecs et la beauté d’un cerisier en fleurs. Ceci dans un style qui rappelle les peintures de son pays, tout en finesse et subtilité.

 

 

 

 

Une jeune femme à la recherche de son passé oublié dans le livre de La maison où je suis mort autrefois de Keigo Higashino. Une jeune femme vit un tel mal être qu’elle maltraite sa petite fille et tente de se suicider. Elle trouve des explications dans le sous-sol mystérieux d’une maison dont son père lui lègue la clé.

 

 

 

 

 

Semi de Aki Shimazaki évoque une couple âgé, mariage arrangé, frappé par la maladie. Etonnamment le couple trouve l’amour dans le pardon et l’acceptation de l’autre et de ses propres erreurs

Enfin une marathonienne nous livre ses impressions sur le Japon, lors d’un voyage

 

 

Ce qu’on peut remarquer c’est qu’avec une grande économie de mots, une concision suggestive cette littérature est riche de symboles, de vérités essentielles optimistes. Les émotions et sentiments sont évoquées avec une grande sensibilité et une vraie communion existe entre la nature et les hommes.

 

Atelier lecture de septembre 2024

 

 

 

 

 

La revue de nos lectures commence gaiement grâce au Dictionnaire des idées reçues de Flaubert, illustré avec brio par Chaval ; riions de nous- mêmes et de nos erreurs ou faiblesses. Je cite « Achille, ajoutez aux pieds légers cela donne à penser qu’on a lu Homère » 

 

 

 

 

 

 

Mamie Luger de Benoît PHILIPPON évoque avec humour une centenaire serial killer et dénonce avec habileté les violences faites aux femmes pendant ce XXème siècle, le racisme  évoqué et les deux guerres mondiales.

 

 

 

 

 

 

 

 

Le téléphérique de Sylvain TESSON présente une série de nouvelles ; l’une d’elle évoque les craintes de deux frères à l’approche de Noël et de ses fêtes dites joyeuses et le stratagème utilisé pour les fuir. 

 

 

 

L’ombre du chardon d’Aki CHIMAZAKI découvrons avec cette Québécoise née au Japon cette pentalogie : suite de 5 livres, qui raconte avec poésie, l’histoire d’une libraire vivant avec sa mère et son fils sourd. Le vendredi soir, elle se transforme en une séduisante entraîneuse. Chaque volume met en relief un personnage qui revient comme protagoniste dans un autre tome et nous fait découvrir la société japonaise.

 

 

 

 

 

Le train des enfants de Viola ARDONE. Des enfants sont envoyés en Italie du nord « en vacances » dans des familles d’accueil, on découvre à travers l’un d’eux les problèmes posés par ce voyage et le retour à Naples dans une famille pauvre.

 

Atelier lecture du 5 mars 2024

 "Voici des fleurs, des feuilles et des branches "  Nombreux sont les  livres qui  évoquent la nature et les rapports que nous entretenons avec elle. 

 

 

 

Partons sur « les chemins noirs »  avec  Sylvain Tesson et son récit  autobiographique. Suite à une chute grave et après une rééducation longue et  douloureuse, l'auteur décide, pour  retrouver ses forces motrices, d'entreprendre un périple : traverser la France à pied dans la diagonale sud/est,  Nord/ouest. Il n'emprunte que les petits chemins noirs qui lui permettent d'être dans la nature et d'admirer les forêts traversées. 

 

 

 

 

 

 

 

Christian Signol nous amène « Au cœur des forêts ».

Depuis son enfance, Bastien a toujours vécu dans la forêt. Pour lui, les arbres vivent, parlent, rêvent. Ils veulent renouer avec le ciel. Bastien  en connaît tous les mystères, tous les sortilèges qu'il révélera à sa  petite fille malade. Pour Bastien, elle est une forêt fracassée par l'orage, il ne doute pas de sa guérison.

 

 

 

 Découvrons grâce à Peter WOHLLEBEN: «La vie secrète des arbres»

L'auteur nous apprend comment s'organise la société des arbres. Données surprenantes. Les arbres sont connectés entre eux. C'est l'internet  de la forêt. Ils se parlent, souffrent, partagent ( surtout avec les champignons). Ils sont lents. Pour eux 100 ans; ce n'est rien malheureusement les hommes ne sont pas patients et les abattent  avant maturité.

Grâce à son houppier haut perché qui bénéficie d'un ensoleillement direct, l’arbre va décupler sa capacité de photosynthèse, d'où son énergie et sa production de sucre.

Autre auxiliaire des arbres, les pics, (le pic noir, le pic vert et le pic épeiche "reconnaissable à la tache rouge sur l'abdomen" ) leur rendent de précieux services en les débarrassant des  scolytes (petits coléoptères) qui les attaquent, l’ épeiche arrive à tire-d'aile, martèle l'écorce à coups de bec à la recherche des larves blanches dont il est friand. S'il débarrasse les arbres de leurs parasites, il n'hésite pas non plus à creuser des cavités dans le bois pour héberger ses petits. Un livre, riche en descriptions et enseignements sur les arbres et la forêt. Quantité d'espèces et de phénomènes s'agitent sous nos pieds et dans les airs et. Il nous reste encore beaucoup à découvrir.

 

Voici " Orchidéiste" 1er roman de Vidya Narine qui a travaillé dans l'industrie de la mode avant de se consacrer à l'écriture.

Le livre mélange l'histoire fascinante de l'orchidée tropicale et les souvenirs intimes de Sylvain, orchidéiste qui succède au spécialiste  qui l'a formé pendant 5 années . Dans sa petite boutique parisienne, il taille, nourrit et fait pousser des orchidées aux couleurs et formes variées. Pour lui, l'orchidée représente l'espoir de réparer ses "racines cassées".

Il a des clients exigeants qui achètent "ce qu'il y a  de plus cher" pour affirmer leur statut social. Sylvain, face à la concurrence des fermes géantes du Guatemala, se demande s'il doit continuer ce travail épuisant..Il aimerait que son employé prenne sa succession mais celui-ci refuse et le quitte…

 

 

 

 

 

Dans un roman de Romain Puertolas : « La police des fleurs des arbres et des forêts ». Un officier de police enquête dans un petit village sur la mort de Joël 16 ans...la piste est une fleur recherchée par tous ...

 

 

 

 

 

Jean Giono et « Les grands chemins » évoque l’histoire d’un chemineau qui vit de petits boulots, l’homme parle dans son monologue de ses rencontres mais surtout de ce qu’il voit au cours de ses pérégrinations et sa description est aussi auditive, olfactive. Une belle évocation de la Provence.

 

 

 

 

"La vie dans les bois " de Jennifer Murzeau  l’héroïne fuit la ville pour retrouver une vie en phase avec la nature. Elle trouve un coach survivaliste et se lance dans une aventure héroïque dans un presque complet dénuement. Elle va même affronter seule dans les Pyrénées les périls de la montagne et de la solitude.

 

 

Olivier Bal écrit  «La forêt des disparus ». « Les arbres nous défient par leur démesure ... leur feuillage s’étend à perte de vue... la forêt essaie de reconquérir le territoire jusqu’à la côte, une forêt redoutée avec ses sequoias géants ». Elle a tout dévoré , elle offre des zones marécageuses et inextricables, des canyons, des grottes, y cheminer « y est long et pénible » à cause des ronces, des filets d’eau, de la boue, des troncs tombés, des racines, ses fosses, elle abrite des gens bizarres» 

On est loin d’une nature bienveillante ou impassible, elle se révèle menaçante, exigeant son tribut de victimes 

Un roman d’action et il s’avère que c’est l’homme qui souille la nature en projetant sur elle ses pires craintes.                                                  

 

 

La nature est présente dans ces livres sous toutes ses formes : fleur modeste ou immense forêt, elle accompagne, guérit l’homme et parfois nous livre certains de ses mystères. 

 

Atelier lecture de février

"LES CHATS DU HASARD" Annie DUPEREY

La comédienne, également romancière, évoque dans son livre, les liens qu'elle a crée avec ces petits félins. Ils lui ont, tout d'abord permis de retrouver tout un pan de sa vie, effacée par la mort tragique de ses parents, lors de ses 8 ans. Ils l'ont aidée, par une présence silencieuse ; un amour discret et inconditionnel, à écrire voire à mieux vivre. Elle a appris à décoder leur miaulement, leur regard, leur comportement. Ils l'ont apaisée, aidée, recherchant sa compagnie ou son aide.

Au travers de cette étude pleine de sensibilité et de finesse sur les chats, la comédienne évoque sa vie et ses pensées.

 

 

"LE LION" Joseph KESSEL

Roman captivant écrit par Joseph Kessel en 1958.

Histoire d'une amitié exceptionnelle entre une petite fille nommée Patricia et un lion appelé King recueilli alors qu'il était lionceau et rendu à la vie sauvage à l'âge adulte dans un parc royal du Kilidmandjaro au Kenya.

Ce roman explore la complexité des relations humaines, la nature sauvage et la frontière fragile entre l'homme et l'animal. Une histoire fascinante où l'amitié entre une fillette et un lion devient le fil conducteur d'un drame inoubliable.

Atelier lecture du 16 janvier avec un livre commun : le 6ème jour  de Andrée  Chedid

Femme de lettres née en Égypte en 1920, d’origine syro - libanaise, devenue  française,  a écrit des romans, des nouvelles de pièces de théâtre, des poèmes. Elle se déclare humaniste et appartient à une famille érudite et célèbre. Son œuvre ; attentive à la condition de la femme ; est un questionnement continuel sur la condition humaine ... Elle meurt en 2011 Sa tombe porte une citation de Chrétien de Troyes, « Le corps s'en va, le cœur séjourne »

Nous avons lu

Le sixième jour 

 

Dans une Égypte (1948 ) victime du  choléra, une femme essaie désespérément, de sauver son petit fils atteint par la terrible maladie. «  Il guérira le 6ème jour » lui a dit l’homme de science : le maître d’école et elle trouve dans cette prédiction un espoir insensé qui lui donne une force inouïe   pour essayer de soustraire l’enfant au mal.

 Le mal c’est  aussi  les autres : les soignants qui condamnent les malades à l’hôpital où s ‘ entassent morts et agonisants ;  les délateurs comme le montreur de singe, agnostique ;  tous ceux qui essaient de tirer du fléau  un profit et  même les  ignorants et  indifférents.

 La vieille femme développe des trésors d’ingéniosité pour cacher son petit fils et l’amener à la mer rédemptrice où le 6ème jour il « ressuscitera ». Elle y croit contre toute  évidence, elle a besoin d’y croire comme  nous tous qui avons besoin de croire en un avenir meilleur pour poursuivre notre chemin.. C’est  cette croyance qui   nous permet de vivre, de survivre, d’avancer,   de lutter contre le mal sous toutes ses formes. Finalement on peut se demander si c’est  la victoire qui importe ou le combat. Il n’y a pas de véritable victoire. L’enfant meurt. Mais même le montreur de singes, dépouillé de son déguisement  rutilant et qui a découvert l'attachement à un être, en l’occurrence son singe,   se montrera humain et compatissant devant  le courage opiniâtre de la vieille femme. Pour ce combat nous avons besoin des autres : des empathiques, des généreux, des compréhensifs  et l’enfant mort survivra dans l’esprit et l’âme de ceux qui l’ont côtoyé et là est la vraie  victoire de l’ homme, elle est  dans son  combat et son humanité.

Et l’Égypte évoquée avec infiniment de sensibilité et de tendresse, l’ Egypte pauvre et riche d’un fleuve vivifiant et d’un soleil magnifiant  sert de cadre  poétique à cette édifiante histoire.

Compte rendu de Micheline B